| | | par Filipe Francisco Carreira le 10/01/2004
| Morceaux qui Tuent Elevator love letter Heart
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| "I am Evan ; this is my heart", "I am Amy ; this is my heart"... A l'instar de Add N to X sur "On the wires of our nerves", Stars commence par présenter chacun de ses membres. C'est bien le seul point commun entre les deux formations : là où le trio électro-r(sh)ock anglais a choisi la voie de la provocation et de l'outrancière étrangeté, Stars nous ouvre, quant à lui, son cur.
Les quatre canadiens de Toronto sont fans de pop anglaise - ils ont notamment repris "This charming man" des Smiths - et croient fermement que la beauté peut sauver le monde. Aussi ont-ils construit leur album autour d'un thème éculé et pourtant inépuisable : l'amour. De loin, cela peut ressembler à une comédie musicale de Luc Plamondon avec un Richard Cocciante survolté mais Stars possède suffisamment d'atouts, de foi et de fraîcheur pour éviter ces dangereux écueils. Sa musique se montre le plus souvent à la hauteur du romantisme affiché : "What the snowman learned about love" et ses synthés désuets - rétrofuturistes ? - semblent surgis de nulle part, "Elevator love letter" et "Heart", immédiats, légers et envoûtants, représentent une sorte de quintessence pop.
Le charme de ces chansons qui évoquent Saint-Etienne tient pour beaucoup à l'association d'une voix masculine et d'une voix féminine, leur rencontre, leur dialogue. Cette joliesse lasse cependant par moments et, si "Death to death" apporte un semblant de nervosité bienvenu, "The vanishing" tombe dans un étang de miel où "Romantic comedy" hésite entre le devoir de s'extirper et la tentation de se lover. Dans le même registre caressant et rêveur, "Time can never kill the true heart" a plus de moyens mais son impact se trouve limité par la nécessité d'un changement de direction qui tarde à venir. Aux premières mesures, "Look up" semble déterminé à amener cette salutaire variation, la voix d'Amy Millan est tendre mais ferme, les arrangements de corde rigoureux, le rythme piquant. Mais le refrain revient à des mélodies - trop ? - sucrées dont la nature pourrait résumer à elle seule le disque des canadiens : "Heart" est un album de musique à rêver, de pop agréable et fondante comme une glace mais lesté par sa trop grande homogénéité. |
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