| | | par Sophie Chambon le 03/03/2002
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| Une compilation qui permettra de (ré)écouter quelques unes des facettes de Stan Getz : dès 1952 un "Body & soul" avec Jimmy Raney et Duke Jordan, en 1957 avec le trio d'Oscar Peterson, et en 1968 une illustration des tubes de Burt Bacharach comme l'inusable "The look of love". Sans oublier sa collaboration en 1964 avec Bill Evans dans "Melinda" et "But beautiful". Bien sûr la rencontre avec Astrud et Joao Gilberto, et Antonio Jobim, l'a installé irrémédiablement dans une "idylle à succès" avec la bossa nova et la vague sud-américaine. Quand on entend Getz, n'a-t-on pas encore envie, même aujourd'hui, de partir à Corcovado retrouver la fille d'Ipanema ? Tous les registres ou presque du grand Stan sont proposés sur ce disque avec en constante le son unique, doux et feutré au ténor qui a fait de lui un des saxophonistes les plus sensuels. Même dans des arrangements guimauve avec moultes cordes ("Alfie"), il sait tirer son épingle du jeu et envoûter, avec un sens inné de la mélodie. Getz pour les amateurs et pour les amoureux, avec ce double sens que donne l'anglais, est sans conteste le roi de la ballade, sirupeuse parfois, éthérée souvent. Et on aura du mal à s'affranchir de ce répertoire, peu musclé, ni même légèrement free. Le bebop même est loin. Là n'est pas la question. Il faut écouter ce souffle étiré en soupir amoureux, ce chant d'amour qui atteint sa complétude.
Chef de file de l'esthétique cool, trop cool même pour nos oreilles actuelles peut-être, on n'en reste pas moins apaisé avec cette 'compil' chic, pour les soirées en tête à tête. |
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