Catharina Stoltenberg et Henriette Motzfeldt, duo formé à Oslo sous le nom de Smerz, publient un premier disque en forme d’omelette norvégienne à l’envers : froide dehors, chaude dedans.
Avec son atmosphère oppressante, "Believer" a de quoi intimider au premier contact. Smerz fabrique un mélange savamment organisé, assez cérébral, d’électro, r n’b et de musique contemporaine. Pris en tenaille entre cordes synthétiques et beats agressifs, l’auditeur se trouve en état d’alerte, aux aguets. Cependant le chant susurré à deux voix, aux inflexions r n'b, se révèle très intime et obsédant. Smerz saute peut-être un peu trop du coq à l’âne avec ses contrastes de température très abrupts : "Believer" a des airs de Massive Attack période "Mezzanine", passant ensuite à du chant classique ("Versace strings", "The favourite" qui fait penser à du Ravel), à des rythmiques techno dures ("Hester", "I don’t talk about that much").
Au final, bien qu’admiratifs de la science du montage dont font preuve Henriette et Catharina, on reste quelque peu extérieur au disque, qui se dérobe quand on croit le posséder – une certaine école du désir ?