Slow Joe alias Joseph Rocha fait partie de ces histoires
qu'affectionne le public rock. Un crooner indien redécouvert par un
Français Cédric de la Chapelle. Une carrière dopée par les
Transmusicales de Rennes. On ne peut que penser à un destin à la
Sixto Rodriguez dont lesperformances en concert à Paris montraient,
tout de même, ses limites. Slow Joe a eu une vie cabossée, gâtée
par les addictions et la pauvreté. On n'est jamais loin des vieux
bluesmen redécouverts par la jeune génération du folk et du rock
des 60's.
Reste la musique. Il ne faut pas s'attendre à une voix à la Tony
Benett, Slow Joe parle plus qu'il ne chante. Sa voix témoigne d'une
présence indéniable et d'une vie difficile. La musique assez
théâtrale n'est quelquefois pas très éloignée de certains
morceaux d'un Nick Cave des années 90. Un son qui se veut
particulièrement actuel, mêlant des influences indiennes et du
rock.
La majeure partie du disque semble taillé pour la scène où
l'homme devait exceller en clochard céleste. C'est pourtant
dans le premier morceau "Tambde Roza" que le crooner semble
le plus touchant. Une sorte de gospel a capella. Cette grâce
que l'on retrouve avec "Silent waves" et qui clôt l'album.
Slow Joe s'en est allé en mai de cette année dans la capitale des
Gaules. La rencontre entre ce vieux patriarche et de jeunes musiciens
lyonnais a illuminé ses vieux jours et donné du baume au cœur à
un public branché toujours friand de nouvelles trouvailles et
finalement assez fleur bleue.
SLOW JOE & THE GINGER ACCIDENT Temple mosque church (2017 Clip officiel)