| | | par Despiseme le 15/08/2004
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| Les Slipknot ont au moins l'intérêt - non négligeable - de ne pas laisser indifférent. Adulés par les "maggots" (leurs fans déchaînés) ou détestés par les amateurs plus mûrs de metal original vengeurs de la cause underground. Reconnaissons leur également le talent de rendre accessibles et presque "mainstream" toutes leurs influences violentes, du death au black en passant par des pendants grind et le néo schizophrénique, parvenant à vendre en quantité leur boucherie auditive grâce à une recette simple : mélodies entêtantes, beats endiablés gavés de changements de rythmes imparables et prévisibles. Slipknot fait LA musique de pit par excellence, supplice ultime pour les rotules et les cervicales, porte finalement idéale pour pénétrer dans le monde du metal.
"Vol. 3 : The subliminal verses" - écorché par les "maggots" pour son accalmie toute relative - savère moins brouillon et torturé tout en étant plus technique avec la réintroduction de plans hard rock et heavy metal (les solos de guitares sont de retour
). Slipknot devient encore plus puissant en démêlant son imbroglio de changements de rythmes et de guitares empilées les unes sur les autres. Chaque note se trouve intensifiée et claque à loreille comme une vengeance. Mais en même temps, on a la désagréable impression que la simplification des structures est due aux tensions internes et à une volonté de coller au marché du metal très orienté "revival" (comme en témoigne la sortie en parallèle chez Roadrunner de lalbum de Killswitch Engage).
Malgré les quelques envolées lyriques ("Duality") et même acoustiques ("Vermilion") censées témoigner de sa maturation dans le paysage néo metal et savérant malsaines à souhait mais souvent lourdingues, Slipknot nest pas rassasié de cette violence totale qui a fait son succès, toujours au bord du ridicule mais contrôlée avec la confiance propre aux groupes américains. Les premières secondes de "The blister exists", la violence de "Pulse of the maggots", le néo forcené de "The nameless" et la brutalité directe de "Three nil" rassureront les inconditionnels même sils regretteront les "Surfacing", "Eyeless" ou "Get this" du simple fait de la présence systématique de parties calmes qui viennent briser lélan général. Mais la vraie décadence de Slipknot, ce sont ces morceaux calibrés pour le marché américain du metal moderne, bourrés de riffs galopants très années 80 (amateurs, ruez-vous plutôt sur Killswitch Engage) et de chansons sans réelle saveur aux mélodies à la Godsmack tirées par les cheveux ("Before i forget", "The virus of life").
Un album consensuel visant un public plus large sans décevoir les amateurs des débuts, voilà ce qu'offre le Slipknot de 2004, avec au passage une nouvelle preuve que la maturité est lennemi numéro un des groupes de rock. "Vol. 3 : The subliminal verses" rentre dans le rang, se laisse écouter en faisant autre chose et, pour la première fois, rend passablement indifférent. |
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