| | | par Filipe Francisco Carreira le 05/03/2004
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| Les Sibyl Vane sont originaires de Pau et doivent leur nom à la fiancée suicidée de Dorian Gray dans le chef-d'uvre d'Oscar Wilde. Ce choix ne doit rien au hasard : le groupe partage avec l'auteur irlandais un intérêt certain pour la décadence ainsi que le goût de la représentation.
Sur scène, un film est projeté parallèlement à la musique, achevant de transformer les concerts en authentiques performances artistiques. Le visuel occupe une place importante dans la musique de Sibyl Vane, taciturne et dévouée à des climats le plus souvent oppressants. Pour cela, nul besoin de forcer la distorsion ou de pousser les amplis jusqu'à onze, le groupe joue avec une précision clinique des notes délicates mais souvent malsaines, évoquant dans sa démarche le Cure de "Seventeen seconds" : "Interlude". Le placide "Disligado" rappelle quant à lui Tortoise avant de marquer une pause et de bifurquer vers des sommets de tension électrique, contenue mais vertigineuse, sur un monologue fielleux de Lydia Lunch, figure-clé de l'underground new-yorkais. Si Sibyl Vane tisse sa toile entre électronique obsessionnelle - "Autophage" - et guitares hypnotiques, le groupe s'autorise une semi-excursion pop avec "The dress code", au chant lascif et nonchalant, mélancolique mais pas complètement résigné.
S'il manque parfois l'étincelle qui créerait le danger voulu, les cinq titres de "Prêt à porter", remarquablement bien (auto)produits et noblement référencés, prouvent un savoir-faire qui mérite l'attention.
NB : L'album est en téléchargement gratuit sur le site officiel |
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