| | | par Alexandre Leroy le 22/04/2003
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| Ils sont nombreux les deejays jamaïcains à lorgner vers les États-Unis. Attirés par un nouveau challenge (et un nouveau marché), les artistes Ragga confirmés n'hésitent plus à traverser la mer des Caraïbes, avec plus (Baby Cham "Wow, the story") ou moins de réussite (Beenie Man et son dernier album-carte postale-ensoleillée). Sean Paul, lui, n'a pas fait les choses à moitié, signé sur le label Atlantic (Lil Kim, Nappy Roots, Trick Daddy...) et bénéficie d'un soutien affirmé : promo d'enfer pour le single "Gimme the light", une prod' des Neptunes ("Bubble") et des invités de marque, Busta Rhymes, Rahzel le beatboxer de The Roots. Malgré cette armada, "Dutty rock" n'est un album chaussé de gros sabots de blockbuster. Il conserve une authenticité grâce aux producteurs, des jamaïcains proposant certes des sons en vogue à 'Jamdown' mais sans céder au formatage pour clubs américains. Sur chaque titre, Sean Paul se livre à des prestations de grande envergure, dans un anglais (presque) compréhensible. Aux beats digitaux on préférera les sons plus reggae ("Punkie") voire ska ("I'm still in love with you"), beaucoup plus mélodiques et harmonieux, quant au single "Gimme the light", carton mondial mérité car bien conçu, on peut encore trouver meilleur avec le "Pass the dro-voisier remix" sur lequel Busta Rhymes se livre à un massacre en règle du beat, montrant par là qu'il n'a rien à envier aux meilleurs deejays. Tout cela concoure à faire de "Dutty rock" un bon album. Souhaitons seulement à son auteur de ne pas finir comme Beenie Man, ex-roi du dancehall réduit à des duos avec Janet Jackson ou Assia, chemise à fleurs et trois cocotiers en arrière plan... |
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