| | | par Emmanuel Durocher le 26/05/2005
| | |
| Une évidence s'impose dès la première écoute du troisième album de la chanteuse anglaise Scout Niblett, c'est la filiation vocale directe avec Chan Marshall alias Catpower (et peut-être un lointain cousinage avec Sinead O'Connor). Cette parenté ne se fait pas sans heurts comme lors de la crise d'adolescence : être le portrait craché de sa mère mais chercher à faire tout le contraire. Cette difficulté à se trouver une identité explose dans pas mal de morceaux comme "Hot to death", "Lullaby for Scout in ten years" ou "Newbury port" dans lesquels la division en deux parties totalement différentes est devenue presque une règle : d'un arpège cristallin et apaisant, on passe à des riffs dignes d'un groupe de néo-métal ou des percussions saccadées.
Cette dichotomie instrumentale peut dérouter et on peut préférer l'homogénéité des ballades folk de "Pom poms", "Relax" et "Volfie" ou le très court et convainquant piano solo (à la Gonzales) sur "This city". Cependant, ces titres parviennent difficilement à rattraper les austères solos de batterie ("Safety pants", "Valvoline") et la médiocrité du gros son tendance hard ("Handsome" ) ou gothique ("Kidnapped by nature"). Scout Niblett doit d'une manière ou d'une autre couper le cordon ombilical et trouver son originalité sans pour autant dévier vers du bruit sans âme ou un minimalisme facile. |
|
|