| | | par Francois Branchon le 01/11/1998
| Morceaux qui Tuent Matinee idol
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| Les pommes tombent rarement loin de l'arbre disent les anglo-saxons, "les chiens font rarement des chats" renchérit-on par ici ! On accorde d'emblée à Rufus Wainwright un préjugé favorable, en raison d'une ascendance assez exemplaire (Loudon, son père américain est un orfèvre en chansons à l'humour macabre et mordant, sa mère est une des surs McGarrigle, duo quasi historique du folk canadien). Quand à quatorze ans il se découvre gay, Rufus décide qu'il sera compositeur d'opéra, se rêve en nouveau Verdi et (pour emmerder sa mère) n'écoute plus que Puccini. Les nombreuses fées qui se sont penchées sur lui (ses parents, leurs amis Michael Stipe, Rickie Lee Jones, l'arrangeur Van Dyke Parks..) l'ont fait changer d'avis, ont fait le tri parmi ses dizaines de chansons à mise en scène tragique et mélodramatique et l'ont envoyé chez Lenny Waronker de Dreamworks. Cet album est brillamment produit (Waronker oblige), superbement arrangé (Van Dyke Parks évidemment), savamment écrit, fantastiquement chanté, ménageant de subtiles surprises (le berlinois années trente "Matinee idol"), mais on ne sait pas dire si c'est un vrai et grand coup de cur ! Un peu longuet, il semble parfois plus tenir de l'exercice de style, de la pose et de l'attitude (négligé savant) que de la sincérité et de la vérité d'un Jeff Buckley auquel on le compare souvent. Il est beau, parfait dandy romantique, mais on attendra de le voir sur la distance avant de hurler au génie... |
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