Alliant
electro rock, dub techno et pop moderne, "Great western laymen"
est très souvent jouissif. Les morceaux sont structurés autour de
rythmes carrés et lourds, de délicates voix masculines et de
bizarreries électroniques alentour. Les beats plutôt down tempo et
les douceurs vocales font bon ménage. Explosions énergiques et
bouffées apaisantes s'entrelacent : il en ressort comme une
énergie mélancolique.
Dans
un format résolument pop, 3 ou 4 minutes par piste, l'Ecossais Rudi Zygadlo, du
haut de ses 20 ans, parvient à créer des boucles électroniques qui
sonnent comme de vieux tubes. Ainsi "Filthy logic", avec
ses nappes dévastatrices et ses mélodies hyper haut-perchées,
ravirait plus d'un dancefloor. Les beats se font souvent cinglants,
les basses fouettent, nous nous retrouvons perchés dans nos
souvenirs électroniques les plus festifs.
Si
"Great western laymen" est accrocheur, c'est donc aussi
parce qu'il nous rappelle parfois la fin du vingtième siècle,
lorsque Daft Punk et Air faisaient sonner electro, rock et pop d'une
seule note. Les boucles tournoyantes de Rudi Zygadlo, pas toujours
d'une nouveauté tranchante, sonnent parfois comme des hymnes au son
de cette époque. Avec "The man in the duck" et "Opiate
of the mass", l'album s'achève d'ailleurs dans une ambiance fin
de soirée, le punch rageur laissant place aux mélodies lounge et au
lyrisme vocal. Entre l'hommage vibrant à un style réinventé et le
clin d'œil paresseux à une époque révolue, il faut choisir
son camp.