| | | par Francois Branchon le 01/06/1998
| Morceaux qui Tuent My lost home in your arms My rose in the snow
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| Un disque à double visage : un rock'n'roll docteur Jekyll électrique épicé blues, mutant en subtil monsieur Hyde acoustique et mélancolique. Sucré et salé. Plaisir et souffrance. Roy Rodgers est chanteur (de blues), auteur-compositeur et guitariste. A ce dernier titre, il a collaboré avec Carlos Santana, Taj Mahal, Keith Richards, Albert Collins... Il est surtout un expert du bottleneck, le petit rouleau de métal que Ry Cooder faisait glisser sur les images du film "Paris Texas" de Wenders. Ce disque est son dixième, c'est un régal de bout en bout. On en soulignera trois moments essentiels :"Maybe not", qui renvoie précisément aux vieux Cooder, ceux de la période "Chicken skin music" ou "Borderline". "My rose in the snow", superbe ballade folk-blues, histoire de solitude et d'amours idéalisés, jouée en picking et qui égale Chris Isaac en perfection aérienne. La voix y est vertigineuse de présence humaine, le solo de guitare acoustique abyssal à souhait, trafiqué par une réverb poussée à fond, le tout sur de discrets arrangements de violons. Quant à "My lost home in your arms", ballade folk discrètement soutenue par un accordéon aux accents cajun, chant d'amour désespéré d'une pauvre âme cherchant son abri protecteur, c'est tout simplement une des plus belles chansons écrites à ce jour, tous genres confondus. Roy Rogers ne déroge pas aux douze mesures traditionnelles et obligatoires du blues, mais fait partie du club très fermé de ceux qui (Ry Cooder, Taj Mahal..) savent les faire swinguer différemment. |
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