Parfait inconnu dans l'hémisphère Nord, Ronnie Burns fut dans les années soixante et au fil des décennies énorme en Australie, une sorte de Claude François local. Issu d'une famille de musiciens, il prend en pleine poire en 1964 le concert des Beatles à Melbourne, en quitte illico son boulot de vendeur pour foncer s'acheter une guitare. Le groupe qu'il monte - The Files - lui permet de se faire connaitre (un lever de rideau à l'occasion de la tournée Roy Orbison / Rolling Stones tout de même) et de se faire signer par le label Spin.
Le monde de Melbourne étant probablement assez petit ou suffisamment propice aux rencontres, Ronnie Burns croise alors la route des frères Maurice, Barry et Robin Gibb, alias les Bee Gees première période pop propre, qui lui écrivent des morceaux (en réalité lui refilent leurs seconds choix). Le premier single sous son nom, "‘Coalman" (une réponse au "Taxman" des Beatles écrite par Barry Gibb) devient un succès. Par la suite, les singles ne cesseront de s'enchaîner, et Burns traversera les époques, notamment les seventies où il arbore pantalons moule burnes en satin et cols pelles à tarte.
RPM rassemble ici une synthèse des trois albums et quinze singles parus entre 1965 et 1971. Une beat pop plutôt bien tournée où l'influence Bee Gees est notable, dans les compositions forcément, mais aussi dans les arrangements.