Aranjuez mon amour

Richard Anthony

par Francois Branchon le 04/02/2001

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Comment tu fais?


En 1968, l'intérêt de Richard Anthony décroit, la pop affutée du début des sixties laisse peu à peu la place à une variété croonante très moyenne, qui connaîtra son abysse avec le "Sirop typhon" en 1969, morceau qui le coupera définitivement de son public jeune, passé de toute façon depuis longtemps à la pop anglaise et américaine. Il se galvaude ici dans des chansons de Jacques Revaux ("Si chaque soir meurt une rose" - du sous-Polnareff), Jean-Jacques Debout ou le gravissime Pierre Delanoe (le lourdingue "Je n'aime pas le bruit"). Même les attendus bons morceaux, les "Severine" (reprise de "McArthur park" de Jimmy Webb) ou "Les ballons" ("Little arrows" écrite par Lee Hazlewood pour Leapy Lee) laissent perplexe, avec leurs arrangements calibrés variétés, truffés de violonades (où sont les studios londoniens d'antan ??). Même sur ses incursions pop - "Il faut croire aux étoiles" ("Let's go to San Francisco" des Flowers Pot Men) - il se plante, voix bien trop en avant. Reconnaissons tout de même que cette année-là Richard Anthony eut la dignité de ne pas se déguiser en hippie comme l'analphabète Hallyday ! Mais surprise, c'est dans les bonus tracks (onze sur les vingt-deux titres) que l'on déniche la perle, "Comment tu fais?", face B oubliée de "Il faut croire aux étoiles". Ni plus ni moins la version française incognito de "Sand", chef d'oeuvre absolu de Lee Hazlewood, repris récemment par Howe Gelb, John Convertino et Joey Burns avec OP8. C'est Lisa Germano qui donne aujourd'hui la réplique à Howe Gelb, comme Nancy Sinatra la donnait à Hazlewood à l'origine. Mais qui donc se cache ici...? NB : Pour l'historique de la série, voir la chronique de "la terre promise".