| | | par Hugo Catherine le 06/03/2009
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| Le "Paradise Alley" de Renaud Gabriel Pion équivaut en quelque sorte au "Mulholland Drive" de David Lynch. Le film comme l'album racontent une histoire à partir d'un fil narrateur tronqué, dévié, déviant. L'atmosphère compte autant que le script : mystérieuse et majestueuse. "Paradise Alley" se visualise peut-être autant qu'il ne s'écoute, à la manière d'un film muet qui, en creux, s'entend autant qu'il se regarde. Nous avons la vive impression de pénétrer dans des paysages inconnus, d'y découvrir pas à pas des angles secrets. Renaud Gabriel Pion, touche-à-tout sonore, compose ici une musique savante qui s'inscrit toutefois dans une démarche totale, avec un espace protégé d'improvisation. Cette imbrication d'écriture et de liberté permet véritablement d'appréhender l'album tel un songe orchestral. Il se dégage de "Paradise Alley" une beauté grave, tragique, une humeur brumeuse. La musique semble reposée tant les mouvements sont amples : les compositions s'étirent et s'étiolent, provoquent des sauts d'attention, jouent sur le juste-avant-endormissement. Cette œuvre est classique et inclassable. En forme d'hommage inventif au cinéma des songes, "Alley Paradise" crée une continuité langoureuse qui nous susurre une vague poésie du mystère. Nous sommes suspendus. |
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