| | | par Francois Branchon le 09/03/2006
| | |
| Ray Manzarek porte en lui un traumatisme nommé DOORS et il n'aura cessé dès la mort de Jim Morrison de le retourner en tous sens, depuis la tentative de garder le groupe en vie - échec monumental des albums "Other voices" et "The full circle" -, d'engager des procédures pour attribuer la paternité des morceaux - autrefois collective - à chacun des quatre, de se fâcher avec le batteur John Densmore jusqu'à aujourd'hui parcourir le monde et "rejouer aux Doors" avec le guitariste Robbie Krieger sous le nom des Riders on the Storm... Itinéraire un rien pathétique.
On ne retirera surtout pas à Ray Manzarek qu'il était un pion essentiel des Doors, du son Doors, de la touche Doors, mais un pion seulement, car largué hors de l'échiquier lui dictant sa place et ses déplacements, l'homme s'est perdu et l'autre vie d'artiste solo qu'il a essayé de construire est le plus souvent insignifiante, quand elle n'atteint pas le ridicule (lorsqu'il se fend d'une version musak des Carmina Burana de Carl Orff !).
Darryl Read est un vieil activiste de l'underground anglais, batteur en 1969 des Crayon Angels (managés par Emperor Rosko, Dj de la fameuse radio pirate Caroline), puis de Crushed Butler, power trio jamais signé. Il a aussi tâté du théâtre, dans les années soixante-dix il est Keith Richards dans "Let the good Stones roll", s'exile en Allemagne puis aux États-Unis, collabore avec nombre de seconds couteaux, Mickey Finn, Bill Legend et surtout Terry Stamp, ex-leader des mythiques Third World War avec qui il publie en 1990 et 91 deux albums de punk gothique. Sa dernière "rencontre" en date est notre Ray Manzarek, avec qui il commet ce "Freshly dug".
Charrieurs de mythes sur le retour, les deux (prétendues) montagnes accouchent d'une souris obèse, Manzarek plaquant moultes accords de piano et de synthés progressifs sur les textes écrits et dits par Read tout au long des 27 minutes de l'album. Bon courage. |
|
|