| | | par Filipe Francisco Carreira le 14/01/2004
| Morceaux qui Tuent (No more room for) communication
| |
| Chaleureusement accueilli tant par la presse que le public, "Gotham !" et sa mixture punk-funk énergisante a marqué l'année 2002, illustrant avec bonheur la mouvance actuelle, partagée entre renouveau rock'n roll (White Stripes) et réhabilitation new wave (Interpol). Le tout avec un indéniable sens du rythme, partagé par The Rapture. Ceci a donné au label Vicious Circle la judicieuse idée de rééditer le premier disque des new-yorkais, originellement paru en 2000.
A l'époque, Radio 4 est un trio formé du chanteur-bassiste Anthony Roman, du guitariste Tommy Williams et du batteur Greg Collins : la formule est simple mais son efficacité a maintes fois été prouvée. La première écoute invite cependant à relativiser la force des power trios et mesurer l'apport de Gerard Garone et P.J. O'Connor, claviériste et percussionniste sur "Gotham !" : sans eux, le groupe manque de relief et les onze titres semblent taillés dans le même roc. Heureusement l'album excède à peine trente minutes et suscite suffisamment d'intérêt pour que les écoutes s'enchaînent naturellement. Peu à peu, l'impression d'uniformité, sans se dissiper, laisse les compositions s'apprécier pour leur honnêteté et leur exécution rageuse. Et si l'influence des Talking Heads, Gang of Four ou Clash reste marquée, Radio 4 rafle la mise grâce à des riffs accrocheurs - "We must be sure" - et des refrains pleins de bravoure - "Beautiful ride". Le groupe est facétieux dans "Get set to fall out" mais amer dans "Election day", le plus souvent tendu comme un slip - "How the stars got crossed" ou "(No more room for) communication" : ce dernier titre offre d'ailleurs un saisissant condensé de frustration et de vitalité. Tous les ingrédients qui ont fait de "Gotham !" une réussite se trouvent ici à l'état brut, les rythmes foisonnants, la verve et cette voix qui rappelle parfois le Joe Jackson des débuts, celui qui s'indignait : "Is she really going out with him ?".
Si la production de Tim O'Heir s'avère quelque peu linéaire, si le groupe a depuis gagné en épaisseur et diversité, il est bien difficile de trouver un seul morceau faible dans "The new song and dance" qu'il faudra considérer comme l'intéressante amorce d'une formation qui compte. |
|
|