| | | par Chtif le 03/11/2005
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| Les Quireboys font partie de ces groupes qui ne se sont jamais remis d'Aerosmith. Débarquant en 1986 (après la bataille est-on tenté de dire) avec la nouvelle vague rock hard-blues, aux côtés de Bon Jovi, Whitesnake et Great White, les londoniens Quireboys garderont tout de même une distance respectable avec l'attirail glam-metal trop voyant prisé par les chevelus de Ratt ou Cinderella (ce qui ne les empêchera pas de récolter le surnom de "Queerboys" à leurs débuts, à cause de leur accoutrement de pétasses.
Doté d'une forte réputation scénique, qui leur valut d'ouvrir pour les plus grands noms de l'époque, les Quireboys n'acquirent cependant jamais un répertoire suffisant pour décrocher la tête d'affiche. Ces dix chansons furent enregistrées en deux jours vers 1990 (phase Queerboys), publiées par le label Razor en 1994, rééditées aujourd'hui par Lemon Recordings, certaines réapparaissant plus tard sur des albums plus aboutis ("Man on the loose", "Seven o'clock", "Mayfair"...). Elles résument les deux facettes du groupe.
La première mêle histoires de filles, piano-bar, harmonica et riffs blues-rock, pour un résultat sous forte influence Rolling Stones (période "Exile on main street") et Aerosmith. C'est parfois efficace (le pêchu "Hey you") mais somme toute très mollasson. Les rythmes taillés pour la scène s'avèrent faiblards sur disque, et les guitares pataugent dans des resucées de classiques rock. On démasque sans peine "I can't explain" ou "Louie Louie", piètrement déguisés, mais par contre, aucun nouveau riff qui tue à l'horizon. Spike, le chanteur, s'éraille le gosier plus que convenablement, même s'il ne peut s'empêcher de caser ses "whoo-yeah !!" toutes les deux mesures, et le groupe semble inapte à trouver une conclusion potable à ses compos.
La deuxième partie voit Spike se muer en Bonnie Tyler et en faire des tonnes dans le rauque sur de traditionnelles ballades mid-tempo, honnêtes mais mille fois entendues ("Whipping boy", chanson sur les forçats des champs de coton, et "I don't love you anymore", chanson où mince, je me suis encore fait plaquer).
Logiquement, et comme la plupart de ses congénères, les Quireboys ne survécurent pas à la déferlante grunge des 90's, mais ils se reformèrent tout de même une fois passée la tempête. Avec deux nouveaux albums dans la musette, ils continuent aujourd'hui d'écumer les petites salles où, admettons-le, leur mixture doit parfaitement s'accorder au contenu des pintes de bière. |
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