Depuis au moins "Villains" (2017) dont on ne garde aucun souvenir, les disques des Queens of the Stone Age (QOTSA) ne s’impriment plus en lettres capitales. Gare quand même à la casse, car Josh Homme n’a pas son pareil pour envoyer des fusées propulsées par des riffs de guitare massifs ; mais on devine assez vite leur trajectoire bien que l’ensemble soit assez varié, joué serré et groovy. Il manque l’élément de surprise qui ferait décoller leur deuxième étage, car "In times new roman" ne fait que revenir à des fondamentaux plus lourds que le "Villains" produit par Mark Ronson. Vocalement Josh Homme se rapproche de plus en plus d’un crooner rock à la David Bowie, passant sans effort du falsetto à un ton autoritaire ("Carnavoyeur", "Sicily"). C'est dans ce romantisme abîmé, intranquille et changeant que réside le meilleur du disque.
Par ailleurs on sent l’effort pour sonner vicieux, par exemple sur "Made to parade" qui contrefait parfaitement les ambiances de "The Idiot" d’Iggy Pop (et Bowie, 1977), dans la lignée de ce que Homme avait réalisé sur "Post-pop depression" (2016) l’excellentissime et meilleur disque d’Iggy post-Bowie. Feu d’artifice de riffs secs et tranchants ("Paper machete" à la Jack White, "What the peephole say"… toutes les chansons en fait) qui ne demandent qu'une étincelle pour s'embraser, et de rythmiques syncopées ("Time & place", on pense à Killing Joke) : "In times new roman" est solide, efficace, mais répond trop facilement à nos attentes.