| | | par Jérôme Florio le 24/12/2003
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| Une boucle lâche et répétitive de slide-guitar calcinée nous accueille dès l'entrée de "Hot shit" : le monde tourne à l'envers, et le duo formé par Sam Coomes et Janet Weiss depuis 1996 va se charger d'y remettre de l'ordre. En mettant tout sens dessus-dessous.
Un guitariste et une batteuse, ça ne vous rappelle rien ? Les White Stripes ? Le rock de "Hot shit" porte Quasi-modo les mêmes couleurs : chauffé à blanc et marqué au fer rouge, à température de fusion. La batterie marque les temps d'un hard-blues plombé comme du Led Zeppelin ("Black dog" pour "Mama tried", "Good time rock'n roll"), et ne s'en laisse jamais conter, même quand des arrangements de clavier adoucissent le propos. Dans la marmite brûlante, ça tourne aussi psychédélique quand la guitare prend un coup de soleil ("Sunshine sounds"), des claviers voilés sonnent comme le Pink Floyd de "Animals" (la fin de "Master & dog") ou les Flaming Lips ("No one"). Les choeurs de Janet Weiss apportent une touche de féminité pop ("Hot shit') ; mais pourquoi Quasi est-il tellement en pétard ? La réponse se trouve dans "Seven years gone" et "White devil's dream", brûlots politiques qui dépècent l'après 11-septembre et gratifient les "faucons" Dick Cheney, Donald Rumsfeld, sans oublier Tony Blair, de "Fuck you !" dégoûtés et définitifs.
A la différence de Neil Young radotant "Imagine" de John Lennon au lendemain des attentats, "Good times" a plutôt le goût bizarre d'une dinde froide aux hormones. Le piano est bancal ("Drunken tears"), le cirque médiatique pète les plombs, le show télé tourne mal : des toons agressifs et malades prennent tout le monde en otage. Tout se calmera enfin pour laisser passer le souffle d'une comptine d'après l'explosion ("Lullaby, Pt. 2").
Hot shit = good shit. |
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