| | | par Hugo Catherine le 20/07/2013
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| Les
amateurs de jazz rock énergique ou de post rock léché vont vite
sautiller de bonheur. Oscillant entre phases tendues tout en breaks
bien ficelés et échappées plus ombrageuses, notre power trio Q est
bien souvent irrésistible. En alternant moments d'excitation et de
contemplation, Julien Desprez (guitare), Fanny Lasfargues (basse) et
Sylvain Darrifourcq (batterie) jouent une musique dense mais propre –
l'ambiance électrique n'empêche pas les riffs de tourner carrés,
les superpositions de guitare s'effacent à bon escient devant de
doux arpèges, le charleston s'ouvre mais n'en oublie pas les
syncopes impaires, la basse sait s'engraisser en évitant les
lourdeurs faciles.
Le
trio ouvre la voie, par intermittence, à une matière d'inspiration
plus noisy. Ces instants d'expérimentation n'en demeurent pas moins
chiadés, apportant, ici, une respiration passagère, là, une touche
plus free jazz. Il faut vivre ces intrigantes parenthèses comme des
reprises de souffle, puisque les roulements de toms et les nuées de
guitare annoncent surtout le retour imminent de phases plus
agressives. Les longueurs ne sont ainsi que respirations bienvenues,
les bruits de ténèbres refont vite surface, les riffs se rappellent
à nos oreilles en mode metal mental. Sur "Non coffee, no speak", tout cela tourne au léger carnage, on en redemande.
Par
ses ruptures rythmiques, Q nous fait naviguer entre pulsations
complexes mais puissantes et downtempo déglingué mais aérien.
Cette voie de traverse est élégante, le trio fait la démonstration
de sa force musicale sans donner dans l'exercice de style racoleur. |
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