Musicsoldia

Pills

par Christophe Nicolaïdis le 20/02/2000

Note: 5.0    

Dans la grande famille des musiques électroniques françaises, les maîtres bûcherons s'il vous plaît ! Pills fut un des instigateurs, versant techno, de "la french touch" (étiquette commode), également à l'origine du premier label français du genre (Rave Age Records). Sur le plan musical, Anthony Sandor (qui sévit depuis en solo) n'y va pas avec le dos de la cuillère. "Musicsoldia", troisième album du groupe, confirme son penchant pour une "dance" hargneuse, inspiré à la fois par l'esprit technoïde underground des débuts et par la scène anglo-saxonne, principale matrice de l'électronique européenne. Grâce à une musique militante qui surfe sur l'électronique industrielle tendance Nine Inch Nails, la techno-dance à la KLF, le funk de la belle époque George Clinton ou le son du big beat anglo-saxon, Pills construit un univers tendu, acéré et sans concession. Jouant sur les saturations multiples et des effets déjà entendus, l'album pourrait très vite ennuyer ! Mais, avec pour mission de faire danser les clubbers de tous poils (même si le côté "je vais vous exploser le cortex", prend parfois le dessus), l'album regorge de très bonnes surprises, grâce à quelques invités spéciaux : le dubber fou Lee Scratch Perry, Mud Bone Cooper, chanteur teigneux de P. Funk (Parliament-Funkadelic), Rachid Taha, le tout mixé par Ali Staton (Tricky, Stereo MC's, PJ Harvey) en maelström sonore jubilatoire (excessif ?). Avec opportunisme et gros son, Pills n'est pas mort et applique la recette efficace qui fait ses preuves sur les pistes.