| | | par Francois Branchon le 07/09/2005
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| Le problème sera éternel avec Pierre Perret et son répertoire à trois bandes, la poésie, l'engagement humaniste et la chanson paillarde, dont les amateurs respectifs ne sont pas forcément les mêmes. Voulant contenter tout le monde, Perret brode dans ses disques comme dans ses concerts un canevas où gaudriole alterne avec tendresse, prenant le risque d'en mécontenter certains. Sa bonne humeur, sa gouaille, sa bonne bouille font passer la frustration au deuxième plan, encore que...
La tournée 2003, ici filmée au Casino de Paris, n'échappe pas à la règle. Tournée "promo" de l'album "Cui-là" de 2002, elle en présente les titres principaux, dont l'excellent "Au nom de Dieu", petite charge ironique contre (tous) ceux qui massacrent et massacrèrent sous couvert d'une religion (thème qu'aborde aussi Souchon aujourd'hui), "L'eau de la rivière" (revanche d'un pot de terre contre un de fer), "Une minute de soleil en plus" (et si les dictateurs se chopaient un bon p'tit cancer !), "Je te tue" (sur les dopeurs).
Le reste du concert : hormis l'hilarante et bien tournée, "La Corinne" (qu'a encore trouvé une pine...) de l'album "Eroticoquines" (1996) et le jouissif "Bercy Madeleine" (1999), marrante histoire d'engrossement sur chapelet de noms de stations de métro, on a droit au socle inaltérable et immuable des toujours mêmes tubes. Certes, il est plaisant de réentendre "Lily", "Ma p'tite Julia", "Mon p'tit loup" ou "Estelle", même si cette dernière soulève dans la salle ces mêmes rires gras envers la transexualité que les vannes anti-pédés des chansonniers des années cinquante, mauvais point pour le public. Mais, qui peut encore supporter "Le zizi" ou ces "Jolies colonies de vacances" dont on se demande comment elles peuvent être encore ouvertes.
Pierre Perret a un répertoire d'une richesse infinie, il pondait un disque par an dans les années soixante, remplis de perles, "Quand le soleil entre dans ma maison", "Pépé la jactance", "Marcel", "La Beresina", "Emilia", "Mimi la douce", la sublime "Gourrance"... sans parler du "Tord-boyaux". Quelle circonstance lui faudra-t-il pour les rechanter un jour ? |
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