69 Stereovox

Petit Vodo

par Francois Branchon le 22/03/2000

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Ladies in my head
Spam cow
Shake it


Les influences commencent par se bousculer, petit frère des Stooges, pendant blues bricoleur des Trashmen (les joyeux manipulateurs rock hystériques de l'hymne surf "Surfin bird"), contaminé par le virus Bo Diddley (le beat syncopé) mais catégorie écho grinçant d'outre-tombe.
Puis Petit Vodo, son harmonica gémissant et sa guitare saturée minimaliste qui repeint consciencieusement le fond du squat, cousin destroy de Remi Bricka (il joue de tout) planté au beau milieu du rock-blues des sixties anglaises (versant Stones, Pretty Things ou Them), impose sa marque et les influences deviennent clins d'œil.
"Sucker dog" rappelle le bon Captain Beefheart, "1969" (rien à voir avec celui des Stooges, quoique...) est éructé à la manière de Van Morrison dans "Gloria", "Ladies in my head" est oppressant, suffocant, empli de bzzz électroniques et quasiment sous assistance vocale respiratoire, "Spam cow" exhale des relents obsessionnels et de fascinants vocaux, "Shake it" barbouille de piment "I'm a man" du Spencer Davis Group (la descente d'accords, le riff d'orgue, tout y est, en orgasme pris en pleine poire), "Scotty cherry" est englouti sous son chant en apnée, R.L. Burnside ressort revitalisé (impressionnante reprise de "Georgie woman" en sandwich au sable à la mode Suicide)...

Au contraire de l'enragé Jon Spencer se concentrant sur l'énergie, Petit Vodo est dans un monde à part aux règles connues de lui seul, d'où filtre une musique obsessionnelle à la finesse planquée. A sa manière, comme en leur temps les Cramps, il réinvente le rock et c'est une nouvelle franchement réjouissante.