| | | par Hugo Catherine le 02/08/2013
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| "Ivory",
dès "Elsewhere", est avant tout un son, venu d'ailleurs, à
affronter. Nous embarquons pour une destination tenue secrète.
"White desert" est angoissant - et pourtant aérien, nous
survolant le désert plus que nous le traversons. Peter Kutin
superpose densément les couches sonores, joue avant tout sur
l'ampleur du son. Une immensité nous fait face, c'est
intimidant comme un désert blanc. Nous comprenons vite qu'il nous
sera impossible d'échapper à la densité des nappes graves et des
stridences écorchées, notamment sur "After the plague",
s'apparentant à une boule de son amassant toujours plus de sons. La
force sonore de "Sombre" est même tout à fait
étourdissante. Il faut savoir s'incliner devant une forme de fureur,
se terrer pour mieux écouter : on croit entendre des
piaillements d'oiseaux, des cris d'enfants, des aboiements, presque
distinctement.
Passée
la phase d'intimidation, nos oreilles peinent parfois à rester à
l'affut. Certaines phases musicales empruntent un chemin résolument
bruitiste ou méditatif, et n'auront vraisemblablement pas un effet
certain sur chacun d'entre nous.
Pour
clore "Ivory", Kutin choisit "Lonesome monster"
et le dernier son revient à la pluie et à l'orage. Si nous avons
plongé dans un univers parallèle, celui-ci finit pourtant par se
fondre dans notre environnement familier. L'étrange est aux confins
du quotidien, rien de moins rassurant. |
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