| | | par Francois Branchon le 21/06/2009
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| Quel plaisir, quel bonheur, lorsque depuis si longtemps (plus de quarante en ce qui me concerne) on aime profondément un musicien, plein de gratitude pour les univers visités, de le (re)découvrir sous un jour quasi-nouveau, imposant presque de revisiter l'histoire. C'est le cas avec ce Dvd documentaire très exhaustif consacré à Peter Green. Car si on connaissait par cœur le Peter Green bluesman, le guitariste, le bouffeur d'acide, le dégringolé du toboggan tête première, les hôpitaux psy, le retour sur terre dans les années quatre-vingt et le come-back (actuel) au blues en personnage presque fantomatique, il manquait un regard "interne", une connaissance intime et personnelle de "l'homme" Vert.
Ce sont les mieux placés qui parlent ici, les amis de toujours, Mick Fleetwood, John McVie, Mike Vernon (du label Blue Horizon), plus brièvement John Mayall. Et il ressort de ces 2h30 une évidence, qui va expliquer tout le reste : ce type était un grand altruiste, dévoué aux autres, et si désintéressé qu'il se bousillera.
Le début de carrière chez Mayall puis surtout la formation du groupe Fleetwood Mac sont à ce titre éloquents. Peter Green entre comme par effraction dans les Bluesbreakers de John Mayall, il y remplace Eric Clapton que l'Angleterre toute entière appelle alors (en toute simplicité) "God". Les fans de Mayall le huent lors des premiers concerts ("we want God back !" - rendez-nous Dieu !) mais il gagne leur confiance, puis leur admiration, et permet aux Bluesbreakers d'écrire parmi leurs plus belles pages. Mais il va foutre ça en l'air, juste par amitié. Mayall ne supportait plus trop son bassiste ni son batteur, les deux poivrots McVie et Fleetwood et les vire. Et Green part avec eux ! Et comme à des potes de lycée, leur propose de "monter un groupe", mais il a une exigence, que son nom - lui la star du blues anglais du moment - n'apparaisse pas. Alors ce sera Fleetwood Mac, combinaison des noms des deux autres. Il n'y eut que la CBS, distributrice du label Blue Horizon sur lequel parait vite le premier album, qui imposera de changer les pochettes en "Peter Green's Fleetwood Mac"... Ce n'est qu'un exemple, mais Green est résumé...
Le documentaire, qui commence avant même que PG soit musicien (il a quatorze ans, et son frère aîné lui offre une guitare), offre beaucoup d'images, pour beaucoup inédites. On y apprend aussi au passage les causes de la chute de 1968 et son retrait de la scène musicale (après le single "The green Manalishi") : une rencontre en Allemagne avec une communauté où il part soudain s'installer... McVie et Fleetwood semblent convaincus qu'il a laissé là-bas sa santé, de manière irréversible, ou quand des pills - mais quelles pills ? - restent coincées au plafond...
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