| | | par Filipe Francisco Carreira le 15/02/2002
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| Jusqu'ici, la musique allemande actuelle évoquait soit l'électronique la plus pointue, soit le rock le plus (casse) couillu. De pop, il était rarement question jusqu'à ce que The Notwist ne ridiculise ce mythe. Aujourd'hui, Panamaformat débarque en tongs avec un album de chansons estivales exclusivement interprétées en allemand. Pour qui ne comprend rien à la langue de Goethe, il est séduisant d'imaginer le groupe dénonçant inlassablement le mensonge médiatique avec un zeste d'ironie post nucléaire. Mais, toute réflexion faite, il semblerait que la première impression soit la bonne : la conversation porte sur un tout autre sujet. "Parole ich liebe dich", "Cantante d'amore" ou "Adieu tristesse" confirment la thèse de la romance jadis alimentée par des mélodies rêveuses et aériennes. Si "Retrospektiv" évoque Prefab Sprout et "Milchkaffee" laisse entrevoir un ectoplasme de Neil Hannon en costume à paillettes, le style de Panamaformat n'en est pas moins singulier. Électronique bon marché et voix traînante sont les mamelles d'un romantisme kitsch qui fait d'abord rêver, puis envie et plus rien du tout pour finir. Les chansons glissent sur le corps sans titiller les centres nerveux, une glace qui fondrait au soleil sans même coller aux doigts. La pochette représente une baigneuse à la mer mais il est inutile de vouloir emmener en vacances "Phantasie" (un standard de Earth, Wind & Fire) ou "Non stop-express" : leur pâleur leur interdit toute exposition. Certes, "Gefällt mir schwer" ou "Gelee royal" retrouvent le charme désuet et pittoresque des orchestres de bal mais ce charme tourne court et il y a forcément un endroit plus sexy pour passer la nuit.
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