| | | par Despiseme le 24/05/2004
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| Le mélange techno et métal sous-entend bien souvent un groupe de métal incorporant à plus ou moins forte (et digeste) dose des éléments électroniques à sa musique (Static X, Division Alpha, Absolute
). Palindrome a en revanche en son sein de véritables acteurs de la scène techno hardcore : Manu le Malin, Aphasia, Torgull. Et on a du mal à comprendre pourquoi l'expérience est si peu tentée dans ce sens-là tant les milieux radicaux de chacun des mouvements sont proches, à la fois dans l'esprit et l'apparence, et d'autant plus vrai que le terme hardcore est utilisé à toutes les sauces, de la free party à la MJC.
Passé la première crainte de n'avoir à faire qu'à un énième exemple de sonorités froides et sans âme, dispensant des samples de guitares sans saveur sur des beats frigides, on se laisse happer par le son organique de Palindrome. Les guitares savent se faire abrasives ("Faceless"), les beats schizophréniques et destructeurs ("Brûle") et tenus en laisse par la présence sporadique d'une vraie batterie. Les douze titres s'enchaînent sans douleur, donnant une furieuse envie de se rouler sur le sol terreux d'une campagne lointaine, oubliant pour quelques instants les contraintes du quotidien. Pourtant, Palindrome sait également se faire sombre et froid comme tout groupe au son partiellement industriel. On pense à Nine Inch Nails ("Sickness") et pourquoi pas à Rob Zombie ("Cujo"). Dès lors, l'excitation se transforme en dépression urbaine, en oppression
Malgré tout ces efforts, Palindrome ne peut éviter certains défauts (comme beaucoup avant lui) et replonger pour un deuxième tour pourrait, malgré les changements d'ambiance, lasser.
Un très bon disque malheureusement enfermé dans un carcan, qu'il faut avoir dans sa discothèque comme témoin. |
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