| | | par Jean-Louis Schell le 17/10/2002
| Morceaux qui Tuent Silent witness Air Letter to a friend
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| Ne jouons pas les vierges effarouchées, il est de plus en plus difficile déprouver de la surprise à lécoute dun premier album : soit qu'il ressemble à machin ou à truc, nest pas vraiment abouti, pue la prétention "artistique" ou ne ressemble carrément à rien, ce qui nest pas forcément gentil pour le rien en question
On pourrait ainsi énumérer à linfini les chausse-trappes dans lesquels se gaufrent les impétrants apprentis musiciens posant leurs espoirs sur le multiple et nous les imposant (presque) par Cd interposé. L'écueil en puissance sintensifie encore quand il sagit dartistes français. On les attend toujours au coin du bois, la gent unanime prête à les qualifier de "vendus" pour peu quils aient un certain succès (alors quau bout du compte, le but avoué, en faisant un disque, est bien de le vendre, non ?). Les années aidant, la doulce Phrance sest tout de même forgée une réputation internationale dans le domaine des musiques électroniques, la "French touch" finissant par forcer le respect outre-Atlantique, outre-Manche, outre-Rhin et même outre-Quiévrain ! Alors quand apparaît sur le marché le disque dun jeune groupe, dont le seul lien avec ces musiques électroniques respectées est davoir un de ses membres (Alexandre Destrez, claviers) qui a officié en studio avec des St Germain ou Shazz, on se laisse à penser, un peu naturellement, que ça pourrait sentir la réunion de requins de studio. Il nen est rien, mais rien de rien. Le jeune Nicolas Leroux, chanteur, auteur et compositeur de la grande majorité des titres de ce "Silent witness" et muti-instrumentiste ayant traîné ses guêtres à Londres pendant des lustres (5 ans), sy destinant aux arts picturaux. Finissant par obliquer sur la musique, cet album est abordé comme une exposition : une suite de scènes, où lintrospection prime ("Waterproof"), où les climats sont prépondérants, sans jamais verser dans le larmoyant ou larrogance. Peut-être tient-on (enfin !) notre premier art-school band. La voix, dotée dune facilité qui semble naturelle à monter à loctave impose évidemment le parallèle avec Jeff Buckley, la finesse des compositions nétant pas étrangère à une telle comparaison. Mais il ne sagit que dune comparaison. Les Overhead ne peuvent être taxés de plagiaires, il sagirait plutôt dinfluences plutôt bien digérées, voire de valeurs communes. Ces jeunes gens doivent plutôt penser à sinscrire dans une lignée de song-writers, plus quà donner dans limage dun groupe de wockandwoll. Même sils savent, à loccasion, faire preuve dune énergie juvénile, comme en attestent le merveilleux "Air" ou le mélancolique "Let us be". Ajoutez à cela quaucun des titres ne sonne "français", ce qui est loin dêtre évident, vu le format guitare-claviers-basse-batterie choisi. Pour la petite histoire, on notera que dores et déjà, un éditeur londonien (qui a déjà entre ses mains Eagle Eye Cherry ou Badly Drawn Boy) sest penché sur leur berceau. Cet album, enregistré quasiment live (les 11 titres ont été enregistrés en 2 semaines) semble sinscrire dans la durée et mérite de nombreuses écoutes avant quon puisse en saisir toutes les subtilités. Une pièce rare. |
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