| | | par Hugo Catherine le 05/11/2014
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| "Niton"
est le fruit du happening musical de trois bidouilleurs, de la
rencontre d'instruments tant acoustiques qu'électriques,
principalement à cordes, et de sons électroniques. Signaux
mystérieux, bribes de talkie walkies et cordes mélancoliques sont
parmi les éléments récurrents de l'album, qui repose sur le
croisement, dans un même espace-temps, de divers genres musicaux
(noise, free jazz, électroacoustique, electronica, transe, musique
répétitive…).
Parfois,
Niton porte les germes d'une belle créativité mêlant beat enfoui,
touches électroacoustiques et envolées électriques. Par exemple,
"K'lamp" touche, sur sa première moitié, une forme de
grâce équilibriste entre expérimentation et plaisir sonore ;
parfois aussi, Niton se perd dans des litanies solitaires, se
refermant sur un magma sonore intriguant et dur à dompter – il en
est ainsi pour "B'done", long de plus de 16 minutes ;
la base de cette piste est une longue phrase de percussion se
répétant comme une pulsation ; autour, des voix triturées,
des sons industriels ; lorsque la pulsation s'essouffle, la piste
retombe à plat et se fond dans un maelstrom de bruits gratuits ;
et on s'ennuie. Sur "Asna", le free jazz tient la corde,
les éléments électroniques ne font qu'accompagner un souffle
acoustique puissant ; après une introduction-intimidation, l'horizon
s'éclaircit, une mélodie tâtonne avant que l'album s'éteigne
presque précipitamment.
Niton
surprend voire décontenance les oreilles les plus curieuses et
aguerries ; en soi, il s'agit d'une performance ; l'album,
sorti de son contexte d'improvisation live, vit toutefois un peu mal
son pressage ; dans notre salon, il peine à produire une
émotion ou un intérêt persistant. |
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