Nirvana (le groupe
anglais) eut sa part de notoriété underground à la fin des années
soixante, mélange de pop baroque et de psychédélisme comme il y en
avait certes à la pelle en ces années-là, mais avec une certaine
classe et inventivité, encadré par un environnement musical pointu
(Jimmy Miller, Chris Blackwell, Tony Visconti, Guy Stevens...).
Anecdotiquement, le groupe se disputait la paternité de
l'utilisation du phasing ("Rainbow chaser" 1967)
avec The Small Faces ("Itchycoo Park" 1967).
"Black flower",
considéré comme leur album perdu, enregistré mais jamais publié,
aurait dû être leur troisième. Il connait ici sa première
exhumation. Les amateurs, avec en mémoire "The story of
Simopath" le premier ou surtout "All of us" le
deuxième (et son génial "Rainbow chaser" justement), qui
attendaient LA perle vont tomber d'assez haut car elle est de
pacotille.
Avec ses morceaux
mal ficelés, sans unité, flirtant parfois avec la variété
("Christopher Lucifer", "The world is cold without
you" très Bee Gee's, "Love suite mièvre) l'album justifie mal le travail de
production de Tony Visconti et la présence de Lesley Duncan ou de
Spooky Tooth au grand complet en guise de musiciens de studio. On ne sauvera même pas le titre phare et éponyme, "Black flower"; dont la guitare héroïque (Luther Grosvenor de Spooky Tooth à la
manoeuvre) surnage à peine d'une bouillie classique à la Ekseption.
il y a parfois de
bonnes raisons pour que ce qui était mis à la poubelle le reste, et
on comprend mieux à postériori Chris Blackwell (boss
d'Island) qui ne l'a pas considéré comme assez bon pour son label et
l'a abandonne à la poussière de ses étagères.