| | | par David Lopez le 19/10/2001
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| Nicolai Dunger est un grand chanteur blond qui était parti pour être footballeur : la comparaison avec Jean-Pierre François sarrête là. Notre homme préférera chanter seul au fond des bois, au petit matin, couvert de rosée et pétri de grands sentiments : un coup doeil à la pochette de "This cloud is learning" suffit à s'en convaincre, et en plus on y entend les petits oiseaux ("Organ track"). Ce troisième album (les deux premiers - désavoués par l'auteur - sont passés inaperçus) possède en effet une simplicité, une discrétion et une sincérité toutes naturelles, presque organiques, qui n'excluent pas une complexité sous-jacente et un sens de l'harmonie bien développé (cf. les légères dissonances de "When birds become fishes"). Dès le premier morceau "This town", c'est la découverte d'une voix que l'on reconnaîtra plus tard entre mille, entre douceur et rudesse, tout en dérapages contrôlés. Timide mais imposant, ce suédois est habité par la musique, sans aucun doute, comme les Van Morrison, Tim Buckley, Will Oldham ou Robert Wyatt qui ont pu l'influencer. "This cloud is learning" est un album très acoustique où la guitare domine, discrètement accompagnée au gré des humeurs de cuivres ("What tomorrow", limite blue-grass, ou le mystérieux "Below the night"), d'un banjo nonchalant, d'une batterie légère ou d'un orgu mélancolique, sans oublier les voix qui mettent parfaitement les thèmes en valeur sans les encombrer. Enfin, ce disque mérite à lui seul le détour pour le magnifique "Butterfly friend", petit bijou tout en harmonies (plus jazz que folk) où Nicolai Dunger atteint des sommets invraisemblables. |
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