Soul rush

Nicolai Dunger

par David Lopez le 19/10/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Butterfly friend


Nicolai Dunger est sorti du bois joli, a abandonné les petits oiseaux pour passer aux choses sérieuses. Les grandes influences sont toujours aussi présentes (Van Morrison ou Tim Buckley), mais "Soul rush" n'est pas aussi simple et discret que pouvait l'être "This cloud is learning", le précédent. Cette retenue, qui faisait un peu son charme a disparu derrière des atours plus enjoués, une franchise et un engouement que l'on n'attendait pas vraiment de la part de ce grand suédois un peu timide. Ici, les morceaux déroulent tout seuls, avancent à grands pas ; les petites dissonances ont disparues, le fond de mélancolie et de nostalgie est distillé autrement, lors de suaves moments où les trompettes et l'orgue discret qui venaient jusqu’ici agrémenter la guitare acoustique ont été rejoints par le piano et les violons ("All the love, day and tears", "Where harmony is heard"). Des morceaux plus longs, quelquefois plus construits, des mélodies moins évidentes mais plus fouillées et un son toujours aussi acoustique mais plus plein et plus rond : le tout donne une impression de maîtrise, de confiance, comme si Nicolai Dunger s'était libéré des quelques inhibitions qui lui restaient (quand il n'est pas sur scène, où le bougre essaie toujours de cacher ses deux mètres vingt derrière sa frange). Album de la maturité ? Quelle importance ! Nicolai Dunger semblait avoir mûri sa musique avant même d'avoir commencé à la jouer, et ce nouvel opus, plus abouti en apparence, n'a rien perdu en qualité ni fraîcheur.