| | | par Alexandre Leroy le 25/04/2002
| Morceaux qui Tuent
I pledge allegiance
Another short story
Music & me
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| Nate Dogg est certainement 'la' voix du gangsta rap made in Californie. Curieusement, ce n'est même pas un rappeur. Docteur es-featurings, Nate Dogg a posé son chant sur tous les plus gros tubes West Coast depuis une dizaine d'années. On se souvient de son carton planétaire avec Warren G ("Regulate" en 1994), mais n'oublions pas les fameux "Next episode" (1999) de Dr. Dre, "Ain't no fun" (1993) en compagnie de Snoop Dogg et Kurupt et plus récemment le titre "Oh no" pour la compilation "Lyricist lounge 2" (2000) où Nate Dogg collabore avec Mos Def et Pharoahe Monch. On estime d'ailleurs que soixante millions de disques où Nate Dogg pose au moins un couplet se sont vendus à travers le monde, on comprend plus facilement l'attrait des rappeurs pour le refrain chanté, mélodique et donc ouvert à un large public, mais tout de même crédible et authentique. Car il faut mettre les points sur les i, Nate Dogg est un chanteur, à la voix douce et agréable, pas question de le confondre avec tous ces chanteurs r'n'b à deux balles cartonnant sur MTV et Skyrock. Nate Dogg chante, mais il reste gangsta, jusqu'au bout de ses godasses en croco, on se demande d'ailleurs comment il a réussi, par le passé, à chanter autant d'obscénités sur un ton aussi détaché ("Ain't no fun" avec Snoop !!!). Toujours préoccupés par les créatures du sexe opposé, surtout quand elles sont mariées ("Your wife" featuring Dr. Dre), les textes de "Music & me" sont largement moins crus qu'auparavant et même s'il est toujours prêt à rentrer chez les femmes par la porte de derrière quand le mari est absent ("Backdoor"), Nate Dogg se préoccupe du sort des femmes déçues par le comportement des hommes qui les négligent ("Another short story"), déception qu'il se propose bien évidemment de combler, réputation de "Real pimp" oblige ! Toutes ces histoires sont déclinées sur des musiques de très bonne facture, signées entre autres Dr. Dre ("Your wife"), Jermaine Dupri ("Your woman has just been sighted") ou Battlecat ("Concrete street"). On remarquera au passage que Nate Dogg est plus à l'aise avec les tempos lents ("I got love", "Another short story"), qui collent mieux à son chant posé, calme et mélodieux, "Can't nobody", avec ses samples de guitares électriques, et son beat trop rapide, est en effet le seul titre décevant de l'album. Enfin, l'un des grands enseignements de ce disque, c'est que Nate Dogg n'est pas uniquement un artiste de featurings, les invités de "Music & me" (Snoop, Dr. Dre, Pharoahe Monch, Xzibit ou Ludacris) ne masquent absolument pas le travail du chanteur. Ses deux premiers albums étaient intitulés "G-Funk classics vol. 1 & 2". Paradoxalement, c'est sans aucun doute "Music & me", qui deviendra un classique du hip-hop californien.
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