| | | par Jean-Guy Amariglio le 29/12/2000
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| Monk'O Marok est à la musique ce que l'ornithorynque est au monde animal. En effet, cette sympathique bizarrerie de la nature, qui rappelons-le ressemble a une grosse loutre avec un bec de canard et une queue de castor, ne manque pas d'évoquer les chansons electro-world-jazz, telles qu'ils les définissent eux-mêmes, de ce deuxième album. Et encore, electro-world-jazz soyons honnête c'est trop réducteur. On peut rajouter rock déjanté. Mais electro-world-jazz-rock déjanté comme qualificatif, ça ne fait plus très sérieux. Et tout le problème de ce groupe est là ! A l'instar de l'ornithorynque, les chansons de Monkomarok ne ressemblent plus à rien. Ca part dans tous les sens, ça chante en arabe, en français, en portugais, ça sonne acoustique, électrique, les deux... ça fait un peu 'on ratisse large' ! Car évidemment, avec une telle pléthore d'influences, chacun est susceptible d'y trouver son compte. Mais comme c'est un lot, il y aura toujours quelque chose qui va agacer le tympan, le chant par exemple, quand il commence à devenir hystérique, comme les paroles, qui se veulent déjantées, poétiques et décalées mais qui sont somme toute bien anecdotiques. Cependant, s'arrêter à ce constat ne serait pas juste, dans le sens où musicalement, Monk'O Marok fait quand même preuve d'un certain savoir-faire. De ce capharnaüm sonore émergent une foule de bonnes idées qui laissent percevoir un gros potentiel, notamment sur scène. Et si la musique sans queue ni tête de ces toulousains ne ressemble pas à grand chose, elle inspire néanmoins la même sympathie que l'ornithorynque. Si dans l'avenir Monk'O Marok parvient a dépasser cette manie du métissage musical coûte que coûte, prend le risque de faire des choix tout en gardant fraîcheur et énergie, ces frappadingues risquent fort de faire parler d'eux. |
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