Avant-Garde | | 1970 | Album Original | Un CD Universal 2004 |
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| | | par Sophie Chambon le 20/02/2004
| Morceaux qui Tuent Champagne of course Strange beauty
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| Un album norvégien étonnant qui nous parvient, réédité, alors qu'enregistré en 1970, il a traversé le temps sans prendre la moindre ride : parions que, sans être autrement informé, dès le premier titre "I cried a million tears last night", on a le sentiment d'être en présence de ces nouveautés électro-jazz qui fleurissent actuellement sous le signe de la plus éclatante modernité. D'ailleurs le bassiste Bjornar Andresen ne travaille-t-il pas aujourd'hui avec le géant du froid Bugge Wesseltoft, fondateur et producteur du label Jazzland...
Le guitariste Terje Rypdal qui participa au quartet de Jan Garbarek, compositeur brillant, polyinstrumentiste, est un des artistes phares du jazz septentrional depuis une trentaine d'années. On plonge très vite dans un jazz expérimental avec son trio Min Bul devenu culte pour les adeptes de cette musique des années 70, le disque ici réédité étant jusqu'ici le disque le plus recherché du jazz scandinave).
On répétera encore qu'il n'est pas besoin d'être beaucoup pour faire du "bruit" intelligemment, et que le trio autorise des jouissances sonores multiples. On passe sur quelques longueurs (l'album ne fait pourtant que 39' pour 6 titres, un format idéal), concessions à la recherche active de l'époque, et on s'attarde volontiers sur "Champagne of course", long morceau de onze minutes au groove impeccable, où, en dépit des riffs exécutés à l'identique par le bassiste, Terje Rypdal successivement au soprano et à la guitare, Espen Ruud aux drums se déchaînent : le morceau décolle sur ce tapis ostinato pour une transe du meilleur goût. Des changements d'ambiance sur cet album sans titre qui montrent bien la qualité du travail obtenu sur le son et l'utilisation de l'instrumentation électronique ("Nfltteliten" !!). Enfin avec "Strange beauty" en cloture, on s'abandonne à une guitare plus cristalline, mélodique qui résiste aux roulements ininterrompus d'un batteur et d'un bassiste hypnotiques. Du bel ouvrage décidément, un album composé subtilement, et qui montre toute la palette de ce formidable coloriste qu'est Terje Rypdal. De telles rééditions, on en redemande... tous les jours ! |
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