Productrice et présentatrice - à l'époque de la chaine unique - d'émissions de télévision parfois avant-gardistes et aventureuses (Les Raisins Verts de Jean-Christophe Averty), Michèle Arnaud dirigeait également un cabaret à Paris, ces institutions des années 50 où débutaient les chanteurs à texte, obligés de forcer la voix pour dominer le brouhaha de tables enfumées et arrosées.
Le sien s'appelle le Milord l'Arsouille. Jamais mieux servi que par soi-même, Michèle Arnaud s'y organise une carrière de chanteuse, mais ni autrice ni compositrice est obligée de se rabattre sur les chansons des autres (Guy Bontempelli, JL Dabadie, Brassens, Ferré... ). Puis son accompagnateur de pianiste lui forcera la main pour accepter ses créations. Et voilà comment Serge Gainsbourg rendra célèbres quelques unes de ses premières compos. En renvoi d'ascenseur, Michèle Arnaud lui laissera à son tour chanter sur cette même scène. le début de l'histoire.
Pas pingre, SG renverra lui aussi l'ascenseur en offrant quelques
titres au fils de Michèle Arnaud - le très nul Dominique Walter qui
voulait lui aussi être un yéyé - dont "Les petits boudins" (une chanson qui mettrait aujourd'hui Sandrine
Rousseau en PLS), petit tube qui lui assura passagèrement la
notoriété dont il rêvait.
Ce double CD regroupe des titres de la deuxième période de carrière de Michèle Arnaud (1963-1970). Elle y fredonne avec un peu d'emphas et une voix un peu apprêtée, sinon maniérée, mais avec une certaine élégance, une variété pas vulgaire.
MICHÈLE ARNAUD La maison (TV France 1965)
MICHELE ARNAUD Les pappilons noirs (Audio seul 1966)
DOMINIQUE WALTER Les petits boudins (TV France 1967)