| | | par Francois Branchon le 07/09/2005
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| Deuxième album de MeLL (après "Mon pied en pleine face", 2003), "Voiture à pédales" est moins "chansons" et plus "groupe" (Natt batterie, Fabb basse et guitare, Edd et Jull cuivres et vents). La voix est toujours assez banale, ni belle ni moche, c'est la poésie un peu décalée des textes qui séduit.
MeLL a l'expression naturelle, et sans la moindre trace "d'attitude" appelle un chat un chat, pisse et parle de cul ("je donne ma langue à tous les chats, mon cul à tous les chiens"), a le sens des petites formules ("J'ai la corde au cou qui me prend au nez", "Pleure, tu pisseras moins"), et quand il le faut glisse un message sous l'ironie et la dérision ("Quand tu tabasses un black, je broie du noir").
Musicalement, l'album est partagé entre ambiances acoustiques - guitare, clarinette, flûte - ("L'enclume") ou totalement électriques, les musiciens révélant alors des influences flagrantes, Specials et Madness ("Même pas peur"), le Clash versant reggae ("Voiture à pédales" et sa décalque des riffs de "Guns of Brixton"), le Dutronc 66 ("Pleure, tu pisseras moins" bien inspiré de "Les gens sont fous, les temps sont flous")
MeLL a le bonheur d'exister. Dans une scène musicale française dite "nouvelle" encombrée de clones, elle ramène de la vie, et lorsqu'un Delerm incarne la France qui pose, MeLL elle, renvoie la bandante image de la France qui vit et rigole, fait une bouffe au bas de l'immeuble et baise dans la joie.
(Sortie 23 septembre) |
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