L'autrice-compositrice Clémence
Chevreau, alias Mèche, a suivi la dure école des scènes ouvertes et des bars, celle où l'on souffre pour se faire remarquer, avant d'être apprécié et de se voir proposer l'enregistrement d'un album.
Ses chansons, poétiques sur la forme et intenses sur le fond paraissent trop justes et vraies pour ne pas refléter une part de sa propre vie : histoires de fuites et de combats perdus, de séduction qui foire, de sensibilité mal protégée jusqu'à des envie de
disparaitre.
Il y a en effet pas mal de références à la flotte et à ses remous, de nages à contre-courant qui se terminent en envie de se laisser couler.
Elle s'est parfois choisi des arrangements rock, une vraie option casse-gueule entre deux chaises, et ces chansons-là ont du mal à séduire. En revanche, lorsqu'elle choisit de sobres arrangements acoustiques ("Ce qui est éphémère"), sa finesse d'écriture l'emporte vers la fraicheur simple des débuts d'Yves Simon.
Reconnaissons aussi à Mèche la belle dignité de se lancer seule dans le grand bain. Car, petite-fille d'Anne Sylvestre, elle aurait pu comme tant d'autres rejetons (Chedid, Hallyday, Souchon, etc...) récupérer une notoriété toute faite.