Le disque à quatre mains de Maxwell Farrington (crooner australo-briochin) et Yann Ollivier (The Craftmen, PenduPendu) est un pur attentat à la tradition anglo-saxonne des disques de Noël. Enregistré vite fait dans le studio costarmoricain de Yann, il est loin des disques familiaux et consensuels (à la Mariah Carey. Ou Tino Rossi). En gros, il est surtout question de bouffe : pour l’esprit de Noël, prière de repasser - surtout les pommes de terre rôties ("Pass the roast potatoes please"). A table on a l’impression d’être assis entre Tiny Tim (insurpassable dinguerie de son "Christmas album", 1996) et les Monty Python (l’absurde "Santa and his leg of ham"). La voix de crooner de Farrington recouvre d'un glacis faussement classieux cette ambiance de fin de banquet, quand votre tonton fin bourré se met à vouloir chanter des chansons de cow-boy comme Dean Martin ("Feel my nose") en se déhanchant sur de la disco cheap ("On and on"). La variété des styles pastichés (pop, folk, country, du yodel sur "Paul Kelly wants his gravy back"...), et aussi celle des instruments (mélodica, guimbarde, harmonica, synthés…) donnent l’impression de voir double. Un disque de garnements déconneurs, mais au bon fond, que le Père Noël n’oubliera pas dans sa tournée (générale).