| | | par Jérôme Florio le 05/04/2005
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| Le folk n'est plus seulement une affaire américaine. Après l'appropriation du son garage-rock par une vivace scène suédoise (que Hellberg a fréquenté comme guitariste des Hellacopters en 1998), c'est au tour de quelques jeunes auteurs scandinaves de reprendre à leur compte les règles de l'écriture folk : Christian Kjellvander, Thomas Dybdahl (de Norvège), et Mattias Hellberg.
Enregistré il y a un petit moment, fin 2003, ce premier disque confirme les influences que Hellberg explorait déjà avec Martin Hederos (de Soundtrack of Our Lives) sur leur album "Together in the darkness" (2001) : autour d'un piano, ils reprenaient Tim Hardin, Kris Kristofferson, Neil Young.
Les mêmes causes engendrent les mêmes effets : avec ses forêts à perte de vue, la Suède de Mattias Hellberg ressemble à s'y méprendre au Canada du "Loner". Avec sa dégaine et sa voix très Bob Dylan 1965, Hellberg fait modestement et sans complexes son "After the gold rush" à lui et cela même si tout a été maintes fois pillé, la terre retournée encore et encore, tous les cours d'eau passés par les plus fins tamis. "Mattias Hellberg" est bateau sans jamais couler ("True", Power failure", "Healing hand"), car le bois dont il est fait a des qualités qui ne sont plus à démontrer : la robustesse de "Walking restless", les guitares conquérantes et l'harmonica de "Sight supreme" comme une greffe du "Like a hurricane" de Neil Young (que l'on repère encore sur un "Mother & child reunion" aux faux airs de "Stringman" sur le "MTV Unplugged").
C'est quand Hellberg se replie sur lui-même que l'ambiance se fait plus prenante : "Deep into the blue", l'inquiète "Where did you go" où un violoncelle se fait finalement déborder par la lueur jaunâtre d'un orage électrique.
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