| | | par Despiseme le 20/12/2003
| Morceaux qui Tuent
Broken mouth
Seventy five - twenty five
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| Martyr AD est un ovni dans le paysage musical du label Ferret - dont l’habitude est de défendre les diverses déclinaisons du hardcore, du post (Every Time I Die) à l'émo (Funeral For A Friend) passant par le hardcore chaotique (Blood Has Been Shed) ou le revival punk (The Bronx). Pourtant "Human Condition in twelve fraction" de Martyr AD sera plus facilement estampillé métal, bien que dans leur déclinaison extrême, ces deux styles se confondent souvent, l’un empruntant à l'autre la part de violence qu'il ne se permet pas.
Mélangeant des influences qu'il est impossible de recenser toutes ici, mais plus violentes les unes que les autres, ce disque ferait passer Slipknot pour un groupe de gentilles fillettes pop acidulées, Pantera pour le groupe de bourrins écervelés qu'il est, Sepultura ou Soulfly pour de la variété édulcorée... Car c'est là que Martyr AD réalise un grand coup. En n'innovant jamais, il semble tout avaler et recracher dans le désordre et sans préjugés de fond ou de forme et créer un univers propre de violence incohérente et torturée, en faisant tout mieux que ses modèles.
Pour preuve les changements de rythmes de "Broken mouth", les palm mute astronomiques de "Seventy five - twenty five", la fureur latente de "Marriage with a guardrail" ou les pulsions destructrices de "Prozac anecdote".
"Statement of being followed by followers" vient même pousser le bouchon encore plus loin, y revendiquant un statut de leader qu'on ne pourra jamais lui accorder sauf à n'avoir jamais écouté les groupes précités.
L'originalité et la grande force du quintette est de jouer du métal comme s'ils jouaient du hardcore (avec entre autre le défaut inhérent au genre, de faire des albums de 40 minutes mais est-il décent d'en demander plus tant sur disque que sur scène ?) et c'est là que l'on retrouve la force du label, dénicher un groupe qui finit par être un leader en mitonnant un grand plat avec des restes et donnant à l'auditeur attentif la sensation d'écouter la bande son du futur. A quand la suite ?
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