Si la Grande-Bretagne fut un creuset incomparable à partir des années soixante, générant des centaines de groupes partis à la conquête du monde, il en allait tout autrement des années rock&roll précédentes, où jusqu'en 1962 (et l'irruption des Beatles) ne chantonnaient face à la puissance des rockers américains que de pales figures vite cataloguées de copieurs dont les plus connus s'appelaient Tommy Steele, Billy Fury, Joe Brown, Adam Faith, Cliff Richard (et ses Shadows), Lonnie Donegan ou Vince Taylor (qui s'exila en France, un comble).
Le cas de Marty Wilde est particulier. Né Reginald Smith à Blackheath près de Londres en 1939, lancé en 1958 comme les autres par une reprise américaine, en l'occurrence celle de l'excellent "Endless sleep" de Jody Reynolds, il va pendant un premier temps se contenter de la banale carrière de ses collègues, exister par les chansons des autres. Mais se décidant à écrire et composer, il va connaître le grand succès - les tubes “Wildcat” et “Bad Boy", le second repris par Françoise Hardy en "Pas gentille" en 1964 -, et sur cette lancée, ne plus s'arrêter. Aujourd'hui, Marty Wilde a 80 balais, enregistre toujours (un album est en 2019) et il a été honoré par E2 en 2017. Une carrière inoxydable de toutes les dégaines où il en aura profité pour lancer celles de ses rejetons : son fils Ricky Wilde d'abord (un petit tube en 1972, "I am an astronaut", repris en 2006 par Snow Patrol), puis sa fille Kim Wilde, pour des succès bien plus conséquents dans les années quatre-vingt.
Cherry Red rend hommage à cette carrière à rallonges avec ce coffret de quatre Cd, regorgeant de titres (132, dont 55 inédits !), au livret conséquent d'informations, photos, reproductions de pochettes et commentaires.