| | | par Jérôme Florio le 20/05/2005
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| Le CV de Mark Wirtz est long comme le bras : acteur, dramaturge, critique de restaurant, metteur en scène, interprète, comédien de "one-man show"
ah oui, j'oubliais "producteur légendaire", qui a débuté sa carrière en Angleterre dès 1964, pour la poursuivre en Amérique. Il a travaillé pour un semi-remorque d'artistes aussi divers que Bobbie Gentry, Marlène Dietrich (!), Wanda Jackson, le groupe de rock psychédélique Tomorrow, Kim Fowley (!!), Kim Carnes etc etc etc... Lassé, il quitte le business en 1983, et vivra de tout un tas d'autres métiers dont ceux listés plus haut.
"Love is eggshaped" est donc son premier disque depuis plus de vingt ans. Les "producteurs mythiques", on connaît : par exemple Phil Spector, le créateur du fameux "wall of sound" qu'il a grandiosement apposé sur tant de tubes et de groupes (de filles). A en juger seulement par ce disque (je ne connais pas ses travaux antérieurs), c'est plutôt un "muret du son" que Wirtz agence, une cathédrale en carton-pâte. Les arrangements sont quasi-exclusivement synthétiques, et font sonner le disque déjà très daté, parfois "cheap" - cordes et rythmes en plastique (la chaloupée "Withdrawal"), portés sur l'emphase quand il faut faire monter la sauce au refrain : pas un tour de magie, une recette prévisible qui ressemble plus aux meringues des Korgys (rappelez-vous la scie "Everybody's got to learn sometime") qu'à la chantilly légère d'un Brian Wilson.
Mark Wirtz met en scène son disque comme une opérette pop dont le thème central est l'Amour. Il confie le soin à divers interprètes de poser leurs voix, qui sont interchangeables comme les compositions. Celles-ci, marquées par un souci de la mélodie anglo-saxon (Beatles en tête), sont sans aspérités, très "adult-pop" seventies
En roue libre, Wirtz utilise un peu tout et n'importe quoi (cornemuses, la mélodie japonisante de "Breakup", mandolines) pour habiller un propos parfois pince sans-rire ("I'm impressed"), excessivement romantique (le slow gluant sous-Blue Nile "One night stand"), ou grivois ce qui fait un peu sexagénaire égrillard.
"Love is eggshaped" : l'amour selon Mark Wirtz a la tronche d'une omelette cuite aux UV. |
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