| | | par Sylvain Zanoni le 22/09/2004
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| La cuvée 2004 de Mark Knopfler est semblable à ses précédentes réalisations : particulièrement réjouissante. Sans pour autant constituer un millésime, elle permet de relever l'étonnante régularité du guitariste/chanteur, ex-leader de Dire Straits.
Au programme de ce très peace and love "Shangri La", quatorze ballades soft rock teintées de country et de blues. Les accompagnements sont légers, presque feutrés, et rendent cet album simple à écouter et très relaxant. Comme à l'accoutumée, Knopfler touche au coeur avec des mélodies empreintes de mélancolie et des enchaînements d'accords fondants de nostalgie. Ce
spleen, très américain, trouve en la Stratocaster la meilleure des interprètes : sélecteur de micros en position manche, son claquant et cristallin que vient parfois électriser avec bonheur une pointe de saturation bien chaude et savamment dosée. Le feeling de Mark Knopfler, qui n'utilise pas de médiator, propulse l'auditeur au paradis de la guitare.
Quant à la voix, rappellant à la fois Lou Reed et Bruce Springsteen, elle rassure comme celle d'un père et distille sans forcer des textes à l'allure très blues traditionnel. A un seul moment il tombe dans la caricature "champ de coton" ("Whoop dee doo") et son whoop dee doo justement, assez irritant. Mais on entend aussi quelques sonorités qui, sans être novatrices, viennent
dynamiser l'album (l'hispanisant et très réussi "Postcards from Paraguay", "Donegan's gone" et son atmosphère de saloon et son bottle-neck ironique).
Un album qu'on rêverait d'écouter en traçant sur la mythique Route 66 (ou ce qu'il en reste), en humant ce que les USA peuvent parfois exhaler d'irrésistible et délicieux. |
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