| | | par Filipe Francisco Carreira le 24/12/2003
| Morceaux qui Tuent O deserto Primavera
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| Misia, Cristina Branco et Katia Guerreiro ont redécouvert et réinventé le fado. Aucune n'a pourtant connu la fulgurante ascension de Mariza qui, dès son premier album, "Fado em mim", a conquis public et critiques. Des concerts fiévreux distillés aux quatre coins du globe ont achevé de lui tailler une réputation flatteuse, aussi reçoit-elle le titre de "Meilleure artiste européenne" aux BBC Radio 3 Awards, catégorie World Music.
Deux ans après "Fado em mim", Mariza ne se contente plus de revendiquer son appartenance au genre mais en assume sa propre version : son fado est "curvo", il n'est pas droit mais sinueux comme les passions. Cette profession de foi s'accompagne d'un disque plus épais, plus personnel que son prédécesseur : là où Mariza reprenait quatre classiques d'Amalia Rodrigues, elle se satisfait aujourd'hui de l'unique et poignant "Primavera". L'association avec Carlos Maria Trindade de Madredeus donne naissance à la chanson-titre, plaisante ritournelle sans histoires, et surtout au somptueux "O deserto" où le vent du désert se faufile entre des notes de piano à la sensualité béate, authentique état de grâce au feeling jazzy.
Ces escapades vers d'autres horizons, Mariza les maîtrise mieux que jamais, jonglant sans peine entre la contemplation - "Menino do bairro negro", "Retrato" - et le pittoresque sous influence folklorique - "Feira de Castro". Derrière cette voix souple où les aspérités font parfois défaut, il y a la volonté de faire se rencontrer tradition et modernité, de donner chair à la vision d'un fado baroque et enlevé. A suivre de près par conséquent. |
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