| | | par Francois Branchon le 01/07/1999
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| Qui peut être intéressé en 1999 par les chansons réalistes et introspectives d'une vieille aristo revenue de tous les extrêmes ? Les nostalgiques éternels de la fraîche jeune fille des sixties, qui, égérie cocaïnée des Stones, propulsait "As tears go by" dans les charts mondiaux et s'aventurait dans un cinéma d'avant-garde hésitant (la fameuse "Motocyclette") ? Les bluffés par la jeune femme des seventies qui, de retour d'un enfer pavé de rechutes et de désintos renaissait avec un des plus grands disques de la décennie, le sublime "Broken english" et sa vénérée version du "Working class hero" de Lennon ? Ou les "branchés tendances" des combats nineties de la dame pour une vie saine et ses reprises de Kurt Weill sur les scènes art et essai ? Difficile de dire qui trouvera son compte dans cet album qui se veut grand public, arrangé par des faiseurs de première (dont Daniel Lanois), composé par Marianne et ses "amis" (Elton John !?)... Reste la voix, cette inimitable voix rauque et grave, des millions de clopes plus tard (comme dirait Brigitte Fontaine) qui se ballade sur une musique au foisonnement discret, à l'opulence recherchée, élaborée mais sans aucune surprise ni originalité. On est séduit par la qualité, mais manque l'envie ou la nécessité d'y revenir. |
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