| | | par Jérôme Florio le 14/11/2004
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| Ce n'est pas la première fois que Marianne Faithfull s'entoure de collaborateurs issus d'une autre génération que la sienne ça commence même à devenir une habitude. Cela avait donné un résultat plus que moyen sur "Kissin' time" (2002), notamment composé par Beck, Jarvis Cocker (Pulp) et Billy Corgan (The Smashing Pumpkins). Un défilé d'invités triés sur le volet, l'élite du rock indé : il faut y ajouter pour la collection 2004-2005 PJ Harvey et Nick Cave, qui signent l'ensemble des titres de "Before the poison" (plus une "Last song" honnête composée par le bizuth Damon Albarn).
Tout est donc "bien", sans faute de goût, jusqu'au visuel ultra-léché de Jean-Baptiste Mondino. On aurait aimé que Faithfull se coltine avec les compositions peu dociles de PJ Harvey, qu'elle fasse l'effort de les dresser et de les domestiquer : au lieu de cela, elle les squatte, allant jusqu'à imiter le chant félin de l'anglaise sur "My friends have" et "No child of mine", ce qui provoque une certaine gêne. C'est mieux sur les titres coécrits avec Nick Cave, car plus malléables : "Crazy love" est réussie malgré une batterie superflue et un violon aigre. Pour le reste, le Cave enrobe de ses règlementaires guirlandes de piano, et recompose un décor en toc de film d'horreur mexicain avec l'orgue de "Desperanto".
Il faut toutefois mettre au crédit du disque le choix d'un son sec et dépouillé, osseux. Mais Faithfull le porte comme un tailleur de haute couture, avec des pantoufles aux pieds. "Before the poison" a sous ses dehors vénéneux un goût de tisane. |
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