| | | par Nadège Boinnard le 20/11/2007
| | |
| Maria Rita est la fille de Elis Regina - superstar intemporelle au Brésil dont la mort tragique a traumatisé le pays tout entier - et le célèbre compositeur Cesár Camargo Mariano. Avec un si lourd héritage familial, une alternative fort manichéenne s'offrait à elle : rester dans l'ombre ou essayer de briller au moins aussi fort que ses parents. Se faire un nom, elle aussi. Elle a opté pour cette seconde solution, et ce premier album se vend à plus d'un million d'exemplaires, obtient trois Grammy "latin" awards. Si le public brésilien est séduit par cette ravissante jeune femme d'abord parce que sa voix leur rappelle à tous la défunte Elis, son succès international vient d'ailleurs.
La recette est simple : un arrangeur et producteur hors pair, Tom Capone - décédé peu après la remise des Grammy - qui a su concocter un album d'une finesse et d'une subtilité touchantes. Maria Rita reprend des morceaux qui lui sont chers, touche à la culture brésilienne et cubaine, accompagnée par d'excellents musiciens de jazz. Ce premier album reprend des morceaux déjà mythiques et enterre les versions originales : "A lavadeira do Rio" de Lenine n'a jamais autant groové, "Encontros e despedidas" de Milton Nascimento valse et emporte tout sur son passage, "Dos gardenias" chanté par une Brésilienne prend une dimension encore inexplorée. Dans cet album, Maria Rita s'amuse, touche à tout, de la musique populaire brésilienne à l'expérimental en passant par le hip-hop, la samba, elle met des petites touches de couleur dans une œuvre qui, au final, est incroyablement cohérente.
Maria Rita a désormais son nom dans le répertoire brésilien et jamais encore une artiste de la nouvelle scène de ce pays n'avait généré une telle approbation consensuelle. Une perle de toute beauté, un indispensable dans toute collection lusophile, même s'il n'est pas nécessaire de parler portugais pour tomber sous le charme de la belle... |
|
|