| | | Dessin : Mako
Scénario : Didier Daeninckx
| par Francois Branchon le 08/09/2010
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| Flic usé et revenu de tout, anti-héros
écœuré autant par les horreurs qu'il est contraint de côtoyer
dans son quotidien que par les dérives crapuleuses de collègues
ripous, le personnage principal de cette histoire, dont nous ne
saurons jamais le nom, est de permanence lorsqu'on découvre une nuit
dans un hôtel le cadavre d'un homme politique suicidé. Un mort
encombrant, impliqué dans des enquêtes parlementaires à sujets
sensibles, une disparition d'autant plus problématique qu'une
disquette contenant des informations explosives s'est également
volatilisée.
Assez vite, c'est le flic qu'on va soupçonner
d'avoir escamoté la fameuse disquette, et lui qu'on va chercher à
manipuler pour la récupérer. Mauvaise pioche : il n'est absolument
pas disposé à se laisser faire et ne se sent même plus concerné
par sa propre survie.
Adaptant un roman de Hugues Pagan
(ancien flic devenu auteur), Didier Daeninckx tresse un scénario
sans temps morts, mis en dessin par Mako, s'attachant au personnage
du flic, pour une sorte de voyage au cœur de la police où tout
semble vrai, même les infamies et n'épargnant aucun haut le cœur
(scène de crimes, cadavres calcinés dans un squat incendié,
passage à tabac...). Histoire écrite serrée, noire de chez noire,
au dessin s'approchant au plus près de la laideur des humains, mais
sachant être tendre avec certains autres, même cabossés.
Magistral.
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