Présenté comme le renouveau du jazz
depuis quelques temps déjà le résident de Chicago Makaya McCraven
aura mis quatre ans pour monter cette nouvelle œuvre luxuriante
(vingt-deux morceaux sur deux Cd). Car il est bien question ici de
montage. Entouré de quelques pontes du nouveau jazz (Brandee Younger
harpe, Dezron Douglas contrebasse, Shabaka Hutchings et Nubya Garcia
saxophones, Jeff Parker guitare...), MCraven a bidouillé, samplé,
arrangé et mixé les sessions pour bâtir cet "Universal
beeings".
Le jeune homme prouve que la
construction musicale est définitivement plus une affaire de feeling
que de technique pure, les morceaux s’enchaînant avec un naturel
déconcertant et malgré le gros travail de post-production, les
performances des musiciens en ressortent grandies. Cet album très
moderne se rapproche souvent de l'électro, on note une base
rythmique très hip-hop sur certains morceaux et on se réjouit de
retrouver un vibraphone, trop longtemps oublié depuis Lionel Hampton et Gary Burton.
"Universal beeings", très
pur malgré sa diversité, foisonnant à l'image de sa très belle
pochette, a vocation à rassembler les mélomanes sur un projet varié
et multi-culturel autour du jazz. C'est une réussite qui convaincra
les amateurs de jazz comme ceux de musiques plus récentes.